mardi 8 mai 2012

Dans mes cartons il y a...


Un peu , beaucoup , passionnément de ma vie...



Il y a des vêtements, des objets, des livres, des films, des tronçons de vie, des morceaux de ciel, de échappées belles, des monstres d' histoires, et des petits détails, tout petits, mais si importants.
Il y a tout ce qui me rappelle des bons moments, mais aussi les mauvais.
Il y a tout ce que je ne veux pas oublier, que je ne veux pas laisser échapper parce que tant que je l'ai en mémoire, je serai moi, je me réjouirai ou au contraire je ne referai pas l'erreur.
Il y a tout ce que j'ai voulu garder en souvenir de personnes que j'ai connu, que je connais encore, ou que je connaîtrai.

Dans mes cartons...
Il y a un peu de Pomme-infirmière, mes bouquins de l’école, mon mémoire de fin d’études, des photos de moi qu'un collègue de l'hop avait pris a la dérobée lors d'une tournée des chambres...
Il y a un peu de Pomme- animatrice Bafa,  avec des papiers de mon diplôme bafa, avec des souvenirs de colos, de clsh, avec un peu de ma jeunesse envolée dans les rires des enfants.
Il y a un peu de Pomme-Manzana,  cette pomme là, amoureuse de l’Espagne et  du castillan,
Il y a un peu de Pomme-petite fille, avec ce cahier de travaux datant de ma petite section de maternelle, que j'ai feuilleté avec mon fils en lui expliquant que moi aussi j'avais été une petite fille.
Il y a beaucoup de Pomme-maman avec mes doutes, avec une flopée de bouquins sur l' éducation des enfants, ou la grossesse: bouquins que je n'ai ouvert en fait que très peu... Quand je venais d’accoucher et que je ne savais pas/plus comment faire. Ou lorsque je cherchais du réconfort sur mes capacités à être mère.
Il y a de Pomme-amie, avec mes photos, mes petites cartes, ma vache dessinée par mon Olivette préférée. MA vache, pas un dessin de Goya, je vous l'accorde, mais peu importe, elle restera là, avec moi, sur le mur de ma cuisine le plus longtemps possible.
Il y a Pomme, Pomme tout court. Pomme qui s 'est trompée, Pomme qui a fait des erreurs, Pomme qui s 'est relevée, il y a des papiers officiels, des papiers qui disent que je suis une maman qui lutte, des papiers qui attestent que je suis une femme fréquentable malgré ce qui m'est arrivé, des papiers qui attestent de mon chemin de croix.

Il y a un peu de ce que j’étais, de celle que je suis et il y a les bases de celle que je serai.

Parce que je serais une pomme, on ne change pas les bases.
Il y aura toujours ce coté sentimental, ce cote sanguin et impulsif étroitement lié a ma sensibilité trop exacerbée.
Il y a ce que j'ai raté, ce qui a été considéré un jour dans ma vie comme un échec.
Il y a mes souffrances, que je ne veux pas oublier, pour ne pas les reproduire,
Il y a mes pleurs que je ne veux pas remiser dans un tiroir éloigné de moi pour ne pas les oublier, pour ne pas pardonner certaines choses. Pour ne pas laisser faire encore une fois, pour ne pas être celle qui subit encore et encore.
Il y a mes joies, des petits bouts de mes enfants couchés sur papier glacé, des cahiers entiers de notes des premiers mots de pepinou, des petits bracelets en plastic me remémorant la taille de leur poignet a leur naissance.
Il y a mes plus beaux souvenirs d'amitiés. Passées et présentes.
Il y a mes morceaux de coeur quand il s 'est brisé, et il y a aussi le scotch qui m'a servi a le recoller.


Il y a tout ça dans mes cartons.

Ca vous parait peu, mais je vous assure que le bagage est lourd.
Je ne suis pas de celles qui portent leur maison sur leur dos, je suis plutôt de celles qui portent leur vie a bout de bras, malgré les épreuves malgré les jugements, malgré les peurs, malgré leur manque d'assurance.

Alors même si dans mes cartons il y a beaucoup trop de choses : pas, peu, ou passionnément, parlantes sur moi, ces morceaux de moi, de ma vie, c 'est un peu de moi que je sauvegarde pour ne pas oublier, pour ne pas répéter, pour ne plus souffrir. C 'est un peu de moi que léguerai à mes enfants, qui connaîtront une maman dans ce qu'ils n'auront, je l'espere pas connue, qui apprendront à connaitre cette femme que j’étais et celle que je suis devenue.
Parce qu'un enfant a toujours besoin de savoir d'où il vient pour savoir où il va.
J'ai fait la même chose: j'ai regardé d' où je venais, pour savoir ou j'allais.
Et c' est pour ne pas oublier d'où je viens que j'ai mis mes petits morceaux de vie, mes brins de soleil, mes éclats de rire, mes gouttes de pluie, mes larmes séchées, mes pansements usés, dans mes petits cartons.

Mes cartons, je les ai fait, je les ai noté, je les ai mémorisés, je les rouvrirai pour avoir leur contenus a portée de main...
Non, je ne suis pas une femme qui aime se remémorer les vilaines choses,
Non, je ne suis pas une femme qui aime se souvenir des mauvais cotés de sa vie.
Je suis plutôt une femme qui aime regarder devant, avoir des objectifs, penser a demain, et donner toute mon énergie pour vivre heureuse avec les gens que j'aime.
Mais pour faire cela, il faut savoir ce que l'on ne veut plus dans sa vie.
Donc oui, quelques fois des petits rappels sont nécessaires...

Juste pour me rappeler que je viens de quelque part, et que je souhaite aller ailleurs.








5 commentaires:

  1. Très joli texte Pomminette ! Bon courage pour le déménagement !

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  2. mais c'est aussi de tout ca que tu es Pomme et tu sera pomme un peu differentes dansta vie mais toujours la meme dans ton coeur bisous pomme . Goguey

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  3. un joli article, une bonne partie de notre vie est dans ces cartons quand on doit déménager, bon courage!!

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  4. Très bel article ! Tu as raison, il ne faut jamais oublier d'où l'on vient et qui l'on a été, ce qui a fait qui nous sommes aujourd'hui. Empaquète le bien et garde le précieusement.

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  5. encore 1 fois un billet magnifique !! j'envie cette si jolie écriture ! avec tant de sensibilité ! j'aime beaucoup cette personne que je vois à travers tes lignes..bisous

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