mercredi 25 juillet 2012

Kaïlin, Chapitre 1




Elle ouvrit les yeux, lentement, en expirant l'air qui avait empli ses poumons.
Elle le vit, il était encore là, la tête relevée en proie à une curiosité animale, guettant un danger potentiel. Rien ne vînt et il se baissa de nouveau pour paître paisiblement. Soulagée, elle sortit prudemment son arc du sac qu'elle avait fini de fabriquer la veille, très pratique avec un compartiment pour l'arc, un autre pour les flèches.
Kaïlin était experte dans l'art de la chasse. Elle savait se déplacer sans faire de bruit, elle savait sentir, voir, toucher, sans être connue ni reconnue de ses proies.
Kaïlin était une chasseuse redoutable.
Elle ne savait pas depuis combien de temps elle vivait dans cette forêt ni comment elle avait appris à chasser. Elle ignorait comment cet arc avait atterri dans ses mains et encore moins comment elle avait su l'utiliser.
C 'était ainsi, voilà tout. Kaïlin ne s'était jamais vraiment posé de questions concernant ses apprentissages, du moment qu'ils lui étaient utiles.
Du plus loin qu'elle se souvienne, elle vivait ainsi : se nourrissant de ce que la nature voulait bien lui offrir.
La forêt avait été clémente jusqu'à aujourdhui, elle n'avait jamais manqué de rien.

Elle repris une inspiration, tendit le bras gauche devant elle, en tirant son arc de la main droite.
Elle bloqua sa cage thoracique, puis lâcha la corde.
La flèche brisa le silence qui les entourait, elle et sa proie. Elle alla se nicher dans le tronc situé juste au dessus de l'emplacement se trouvait, il y a encore quelques secondes, son repas quotidien.
Kaïlin avait manqué sa proie. Pourquoi ?
Elle souffla, les sourcils froncés, en se dirigeant d'un pas coléreux vers l'arbre portant les stigmates de son échec.
Que lui arrivait-il ?
Pourquoi n'arrivait-elle pas à chasser ? Pourquoi le gibier avait-il cette appréhension ? Ne se déplaçait -elle plus d'un pas aussi aérien qu'avant ?
Depuis deux jours, Kaïlin manquait systématiquement ses proies. A croire qu'une force inconnue d'elle leur soufflait à l'oreille de se sauver au moment elle lâchait sa flèche.
Kaïlin prit conscience qu'elle n'avait pas eu le bon goût de la viande grillée sur la langue depuis trop longtemps . Elle se nourrissait des restes de viande séchée qu'elle avait gardé, et son stock s'épuisait.
Il fallait trouver pitance rapidement, sinon elle n'irait pas bien loin avec ses maigres réserves...

Kaïlin était une jeune femme, élancée, musclée par ses heures quotidiennes de marche, elle arborait sous ses cheveux bruns aux reflets auburn, un joli minois d'enfant, avec de grands yeux clairs armés de cils si longs qu'ils la gênaient souvent lors de la chasse, lui chatouillant le bout du doigt bandant la corde de l'arc. Ses cheveux, tannés par le soleil, emmêlés par le vent, la saleté, et le manque d'entretien, avaient formé d'épais amas ne pouvant être défaits par autre chose qu'une simple et franche coupe. Kaïlin n'y voyait pas dinconvénient majeur : les cheveux ainsi regroupés ne lui tombaient plus dans les yeux.

Une fois avoir décroché la flèche et demandé pardon à l'esprit de la forêt pour avoir abîmé son écorce, Kaïlin, irritée, retourna sur ses pas, vers son refuge.
Après quelques minutes de marche vive reflétant son agacement, elle pénétra dans une clairière lumineuse.
Elle entra sur son territoire, sur cette terre, qui avait le pouvoir de l'apaiser, qui lui insufflait, à chaque retour de chasse, une énergie nouvelle, un bien être quasi instantané.
Cette clairière dont elle connaissait l'emplacement par cœur qu'elle se trouve, Kaïlin avait l' impression qu'elle était sortie de ses tripes.
A ce moment précis, alors que la jeune femme posait le pied sur cette herbe tant aimée, la tension s'évapora et elle oublia sa colère et sa faim. Elle oublia l'échec, elle oublia le mauvais.


Elle s'approcha d'un grand chêne dont les racines sortaient tout autour du tronc, formant des vaguelettes sur la surface du sol.
Kaïlin, toujours l'arc dans la main, le rangea dans son petit sac qu'elle portait dans le dos et tendit la main devant elle.
Comme s' ils ne formaient plus qu'un, les racines se murent, les vaguelettes se plièrent et se déplièrent, s 'étirèrent, et s'ouvrirent jusqu'à ce qu'une ouverture, juste de sa taille se forme.
Cette porte ouverte juste par une invocation de la main n'avait rien d'effrayant . Un halo bleuté émanait du passage, comme si une bougie brûlait là, en attendant qu'elle revienne.

Kaïlin, nullement surprise, rentra dans sa demeure.
Aussitôt passée, un mouvement contraire samorça au niveau des racines du grand chêne.
Puis tout redevint normal dans la forêt. La vie, le bruit, le vent, reprirent leur course folle.



...



7 commentaires:

  1. c'est joliment écrit, l'histoire me plaît beaucoup pour un début :)
    je ne suis pas une critique d'art ou quoi donc mon opinion est vraiment celle d'une personne lambda, une simple lectrice

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  2. bravo ma pomminette ;)

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  3. Moi j'adore et j'attends la suite !!

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  4. c'est vraiment sympa car onrentre vite dans le sujet .. mais on veut la suite maintenant .....

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  5. Hey Bichette, (ma première lecture depuis mon retour à la civilisation lol) C'est vraiment extra! Ton héroïne laisse à penser à une guerrière princesse des Elfes croisée avec une amazone! J'aime beaucoup de le côté surnaturel du truc, ça me fait penser à certains jeux de rôles!
    C'est super bien écrit dis donc, j'savais pas que tu avais l'imagination si souple et délicate! Bravo <3 et après????
    Gros bécos ma belle

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  6. @merepasparfaite: merci de me donner ton avis!
    @kimie: merci!
    @chanone: <3
    @cecile: merci!!!!!!!
    @goguey: bein tu vas attendre ma puce!
    @yaya: bein ecoute je savais pas moi meme!!!!!

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