mardi 23 octobre 2012

La vieille dame du coin de la rue...






La vieille dame du coin de la rue,
Petite ame libre accrochée a sa canne,
Elle marche, tous les jours,
Vers un endroit qui m' est inconnu,
Son paradis, son Atlantide, son Eden?
Elle est voutée, elle est gracieuse,
Elle a un petit foulard enroulé sur ses meches blanches,
Ses charentaises confortables, se levent et se reposent,
Martelant de leur gomme affinée par l'usure, l'asphalte du trottoir...
Elles la mene vers ce lieu qui ne peut etre que sacré,
Pour qu'elle n'entende pas les elements autour d 'elle
Qui se déchaînent a grand renforts d 'eau et de vent.

Alors je la vois, s’éloigner,
Cramponnée a cette canne,
Tête de canard, et bois précieux,
Une canne masculine a n'en pas douter,
Surement un vestige d 'un être cher trépassé.
J 'observe un coin de son foulard, imitation Cartier,
Qui derrière sa tête, virevolte et claque au vent.
Elle continue, imperturbable, stoique,
Elle marche, le sourire aux levres, vers un bonheur certain.

Je ne sais ni qui elle est, ni qu'elle age elle a.
Je ne sais ni d 'où elle vient, ni où elle va.
Je ne sais pas meme si elle est bien vivante,
Cette dame, du coin de la rue...
Que je vois marcher, toujours,
A nimporte qu'elle heure,
Du jour, ou de la nuit.

Alors peut etre un jour,
Je m'approcherai d'elle,
Et je la saluerai.
Elle me regardera de ces grands yeux bleus
Elle me souriera, comme toujours,
Et avec sa petite voix aigu et fluette,
Elle me dira surement
"Je t'attendai"....
Alors moi, ahurie, je la regarderai,
Puis mes yeux s 'asséchant, je commettrai l’irréparable....
Je les fermerai afin de les humidifier,
Et mon iris de nouveau libéré du rideau de chair,
Ne serait plus capable, malgré mes recherches, de retrouver la dame.

La dame au coin de la rue,
Serait partie là, évaporée, volatilisée,
Comme si imaginée par mon esprit,
Elle n’était qu'affabulation poétique.
Cette petite  vieille dame, du coin de la rue,
Disparaîtra, me laissant seule ici bas.
Avec ma peur de vieillir,
Avec ma peur d 'etre seule,
Et ma peur de perdre mon sourire,
A mesure que les bougies se fassent nombreuses
Et que l'entourage se raréfie...

Cette vieille dame, du coin de la rue,
Disparaîtra, en me laissant une chose.
La certitude, que je deviendrai peut etre comme elle,
La  vieille dame au coin de la rue de quelqu'un d'autre,
Qui continuera tout les matins
De se rendre dans son paradis, dans son Atlantide, son Eden,
Avec le sourire accroché aux lèvres,
Et le pas sur de la direction a suivre.
La direction que la vie nous donne,
 celle qui nous convient le mieux,
Et un jour peut être je serai la vieille dame du coin de la rue d'une jeune femme,
Qui, forte de sa jeunesse,
S'interrogera aussi sur les années qui passent...





1 commentaire:

  1. oui magnifique :) visite toi aussi mon blog :D j y suis tous le temps sur le tien :)

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