Une femme, infirmière, un burn out, un amour, 2 enfants, puis un petit troisième venu fraîchement du Vietnam, l'aventure de l'adoption internationale... Et des états d’âme, des coups de gueule, des mots d'amour, d'espoir, de désespoir... La vie de la femme, de la maman, de l'épouse, de l' infirmière...
mercredi 3 octobre 2012
Ce Non "chez moi"
Quand on est enfant, et que l'on vit chez ses parents, on se dit que Papa et Maman, que ce chez nous, que cette chambre, que ces odeurs, et cette vie seront a vie acquis.
Qu' ici c 'est chez nous, et que ca le sera toujours.
Et puis on grandit, les études arrivent, on s'expatrie dans un petit logement, le premier, celui que l'on arbore, celui que l 'on est fier d'avoir, ce "chez nous" rien qu'a nous. Celui où les parents ne sont pas là, où l'on mange a l 'heure que l'on veut, où l'on peut regarder ce qui nous fait envie a la tele, où l' on peut si on le veut, se coucher a 2 h du matin...
Ce chez nous, qui nous appartient, et où nous fixons les regles nous meme....
Et, sans se rendre compte, notre chez nous initial, celui qui nous a vu grandir, celui qui nous a forgé celui qui nous a acceuilli, s 'eloigne... et fini par nous laisser un gout amer dans la bouche...
Le gout amer de la prise de conscience qui decoule de ce constat: quand les enfants partent, la vie continue....
Un gout amer qui nous envahi quand , alors que nous venons rendre visite a ces parents traitres qui continuent de vivre sans nous, nous ne nous sentons plus chez nous, mais chez nos parents.
Un gout amer qui nous surprend meme, quand 10 ans apres avoir quitté le cocon familial, on se prend a demander a notre mere si on peut se faire un café.
Alors voila, je suis en ce moment meme, attablée a la table du salon, chez ma mere.
Je lui ai demandé si je pouvait me connecter sur son ordi..
Je lui ai demandé si je pouvait me faire un café...
Et je suis là... dans un environnement qui ne m'est pas familier, qui m' est meme inconnu, et qui m'ebranle quelque peu.
Ma chambre est devenue un dressing.
La vaisselle a changé.
Les rideaux ont changé.
Ils ont fait des travaux.
Ils ont une piscine.
Ils ont changé la table de la cuisine.
Je n'ai plus d'habitudes dans cette maison.
Je ne suis pas chez moi ici, je suis juste chez ma mere.
J'ai suivi tout ces changements, mais sans en faire vraiment partie. Je les ai vu, sans les voir en fait...
J'aime ce fait là: celui que chez ma mere ne soit que chez elle.
Que nous n'arrivions pas là comme de grands enfants immatures, lui devalisant le frigo, ou le sellier.
J'aime le fait de ne pas me sentir chez moi ici: cela m'impose un respect, envers les lieux et envers ma mere.
Parce que c 'est encore chez elle, et c 'est elle qui decide des regles a suivre dans sa propre demeure.
Et parce que cette maison, m' est chere, mais n'est pas mon chez moi.
Parce que cette maison, vit, et non par moi.
Parce que meme si la porte est toujours ouverte, je ne rentrerai pas sans avoir demandé la permission ou y avoir ete invitée.
Parce que cette maison a ete un "chez moi" mais il ne l'est plus maintenant.
Parce que si elle etait un "chez moi", alors où ma mere vivrait elle?
Parce que c 'est un non "chez moi", qui vit en dehors de ma presence, et qui s'en porte relativement bien.
Parce que c 'est non "chez moi", qui est habité par des vivants, que je me doit de respecter.
Parce que c 'est un non "chez moi", qui est plus proche du "chez moi" que tout les autres lieux sur terre.
C 'est un non "chez moi"... .
C 'est un non "chez moi"... parce qu'ainsi je prend plaisir à en profiter quand j'y viens.
C 'est un non "chez moi"... parce qu' il est le nid d' un autre amour, et d 'un autre enfant.
C 'est un non "chez moi"...parce que j'ai mon "chez moi", mon nid, le berceau de mes enfants.
C 'est un non "chez moi"... si proche et si lointain...
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Nous c'est le contraire, mes parents n'ont presque rien changé, et quand je vais là bas je me sens encore comme chez moi. J'y ai toujours mes habitudes, mes meubles, même si ma chambre est devenue une chambre d'amis, la chambre des petits. Je sais où sont rangées les choses, cet ordre est immuable, toujours le même depuis 20 ans. Ils ne vivent presque plus là, ils partent souvent au portugal, mais ils n'ont pas le courage de vendre cette maison, MA maison... Je serais toujours une grande gamine et j'aime retourner dans ce petit cocon où j'ai encore mes repères...
RépondreSupprimerComme je me reconnais dans tes mots! Moi aussi je me sens "étrangère" dans la maison de mes parents. Eux aussi font des travaux, du coup je reconnais plus grand chose^^
RépondreSupprimerMais je trouve ça bien au final car ça prouve qu'eux on réussit à refaire leur vie sans moi et moi la mienne sans eux. Alors oui on aura toujours besoin d'eux, on les aimera toujours, mais on n'est plus avec eux. On a chacun notre propre vie et c'est tant mieux je dirais.
Merci pour ce texte si jolis!
Mes parents ont changé beaucoup de choses chez eux mais je m'y sens toujours chez moi car j'ai assisté à presque tous les changements, j'ai même aidé à choisir la couleur des rideaux, les meubles, toussa toussa ;-). Au fait, j'adore ton nouveau chez toi bloguesque ;-))
RépondreSupprimerc'est un magnifique texte dans lequel je me reconnais, pas forcément de travaux chez ma mère mais changement de disposition des meubles, ma chambre est devenu la chambre de mon petit frère. mais je vois mon mari chez sa mère pour lui et ses frères et soeurs c'est toujours comme chez eux.
RépondreSupprimerMoi la question ne se pose pas car a chaque fois ma mère à déménagée, je n'ai même plus de chambre chez elle et toutes mes affaires (celles que je n'ai pas récupérées) ont été refourguées à droite et à gauche.
RépondreSupprimerJoli ton texte ;)
Chez mes parents c'est toujours mon chez moi, voir plus que mon chez moi a moi, ils ont souvent repeint, rénovées ma chambre, habituées a mes ruptures j'y suis revenue pour des périodes plus ou moins longues régulierement, et encore maintenant quand le hareng s en va en déplacement je vais chez eux...je ne pourrais pas le considérer comme un non-chez moi je crois, par contre mon frère y arrive très bien lui ;)
RépondreSupprimerTien justement, j'allais écrire cet article, le même, tout pareil. Du coup, c'est raté ! ;-)
RépondreSupprimerComme c'est bien rédigé, je me suis laissé porter par tes mots et ton histoire :)
RépondreSupprimerEn revanche, je me sens immature car j'aime arriver un peu à l'improviste chez mes parents. Bon du coup ça m'a valu qq crampes mais ça les change de leur routine :)
Ce qui est à mes parents est à moi... C'est une chose que mon père me dit souvent... D'autant plus depuis la mort de mon frère...
RépondreSupprimerIls ont deux petites maisons l'une à côté de l'autre, il y a "leur" côté et le "mien"... lol J'y retourne toujours avec plaisir.
mes parents ont deménagé mais pour se rapprcher de nous donc .. meme si j'ai pas mon tit chez moi chez eux je 'my sens bien aux heures ou j'y suis .. et mon chez moi me convient ..... donc mon non chez moi et un bon chez eux .. et mon chez moi est un bon chez moi hein ???! tu me suis lol ..
RépondreSupprimerThe show must go on !
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