Je pensais que je gérais...
L' attente, la projection,
L' échéance...
Je pensai que ça irai,
Que le fait de lire des témoignages, que de les entendre, et de les comprendre, me faciliterai mon aventure.
Je pensai vraiment, sincèrement, que ça irai.
T' inquiètes je gère.
J' ai des objectifs à court terme. Ça fait du bien au moral.
J' ai des coupures, du partage, du réseau social adoptant.
T inquiètes je vais gérer.
Et puis voila.
Je perd pied.
Plus d 'objectifs à court terme,
Plus de sensation d 'être actif.
Ça y est.
L' attente, longue, dure, solitaire,
Les questions, longues, dures, solitaires, pragmatiques.
La solitude, dans la l' attente.
La peine à se projeter, parce qu' il n' y a plus d 'objectif palpable, maintenant c est le coup de téléphone, mais je ne sais ni quand, ni ou. Pas d écheance notée sur un calpin.
L' espoir d 'une personne positive qui se transforme en désespoir d 'une personne impuissante.
Le sentiment de l' incompréhension, qui se referme petit à petit, sur chacun des pores de ma peau.
La présence de ton mari, de tes amis, de ceux que tu croises, qui n' arrivent pas à te rassurer, ou du moins à te faire comprendre qu' il faut lâcher prise.
Mais avant de lâcher prise, faut il savoir a quoi on prend prise...
Je me suis raccrochée à du vent. A des promesses, à des bouts de papiers.
Je me suis raccrochée à des personnes inconnues,
J' ai cru en leur bienveillance.
Mais la bienveillance, ma pomme, ça n' existe pas vraiment dans ce monde là. Même si l' intention y est, personne n' est dans ta peau, ton cerveau. Toi seule vis ton aventure.
Mais les promesses, ma pomme, ce ne sont que des mots, qui s 'envolent.
Mais ce que tu entend la bas, ma pomme, ton cerveau n 'en fait que ce qu' il veux.
Mais les gens que tu croise la bas, ma pomme, ils ne sont pas positifs, ou plein d' espoir, comme toi. Ils se protègent souvent par l' idée du pire, c 'est leur fonctionnement. Et que ça te détruise à toi ce fonctionnement, ce n' est pas leur faute.
Mais ton aventure, ma pomme, elle est totalement subjective, personne d 'autre que toi ne la vivra comme toi.
Et je perd pied...
Parce que mon positivisme s 'est émoussé, parce que je ne sais plus quoi croire, qui croire,
Parce que je n' arrive plus à me projeter, parce que j 'ai perdu mon espoir.
Parce que mon cerveau n' arrive pas à intégrer, à visualiser, à projeter plus loin.
Parce que ma résilience a des limites.
Parce que ma résilience fonctionnait tant que j' avais un sentiment de contrôle, même illusoire.
Je n' ai plus de contrôle, et le peu que je pensai avoir, je ne l' ai plus.
Lâche prise ma pomme.
Décroches toi, et profites.
Mais comment pourrais je décrocher? mais comment pourrais je lâcher prise quand toutes ces annees ont été si pleines de luttes?
Mais comment faire confiance? garder espoir? y croire? quand rien, non, RIEN ne me raccroche a la réalité de mon projet?
Profiter? mais de quoi? de mes enfants? mais je profites déjà d' eux. " De faire du ménage"... pendant 1 an je ne devrai pas lâcher mon aspi? " De peaufiner", de peaufiner quoi?
Je ne sais rien, je ne saurai rien, je n' entend rien, je ne dis rien, je ne fais rien, je ne projette plus rien,
C 'est comme si, d 'un coup, ça n' existait plus.
C 'est comme si j' avais reçu un aller/retour sur mes joues.
Je sais bien que ça existe, mais je dois le laisser "non exister" pour une période que je ne sais pas si elle sera longue ou courte. Il faudrait que je me dise qu' elle sera longue, me calquer sur le fonctionnement de ceux qui arrivent a se projeter si loin... Mais je ne peux pas. Ce n' est pas moi. Moi mon projet, ma vie, elle tourne autour de l' espoir.
Ma prunelle qui me dit " tu te sens dépossedée".
Voila.
C 'est ça,
Depossedee parce que le fait de devoir lâcher prise, ça me dépossède de mon projet, de mon enfant, de mon espoir.
voila...
Il ne me reste qu' à me dire que chaque matin que je verrai se lever sera un matin de moins à t' attendre.
Il ne me reste qu' à me dire qu' il y a un an, je ne savais même pas que tu serais au bout du chemin.
Il ne me reste qu' à me dire que même si je ne vois pas le bout du chemin, il sera un jour derrière un virage.
Et, en attendant, il faut que je continue marcher. Même si la route me parait si longue, si solitaire...
... Pas si facile...
Courage...Certains jours sont plus durs mais on doit tenir bon !
RépondreSupprimerMerci Marie!!!
RépondreSupprimerOui... déjà poser des mots sur des maux...