L'alcool, mon ennemi invisible.

Cela fait un moment que je tourne autour du pot, dans ma vie de tout les jours, et dans les quelques soirées auxquelles je participe.
Mais il faut se rendre à l'évidence, même si tout se passe bien, il arrive un moment où je me tend, je suis sur la défensive, et où je peux même gâcher une soirée, juste par mon attitude négative...
Je suis une anti fête ...
Mais il faut le dire...

J'ai un sérieux problème avec l'alcool.
Non pas que je boive, non pas que je ne laisse pas boire
Mais juste que l'alcool me fait peur, l'alcool me blesse, l'alcool me terrorise.
Je n’empêche pas les gens de boire, mais des qu'ils commencent a se sentir partir, alors moi je glisse dans une spirale infernale où se mêlent terreur, appréhension, colère, tristesse.

Etant petite j'ai été confrontée a un père violent, et débauché.
J'ai été confrontée a un père qui un jour a dépassé les bornes et a voulu nous apprendre ce qu’était l'anatomie masculine dans ses petits détails a ma soeur et moi. Et nous n'avons jamais oublié cette leçon la.
Etant petite j'ai été confrontée a un grand père ivrogne, qui tellement seul le reste du temps, ne pouvait s’empêcher de fêter ça quand ils nous retrouvait tous, et du coup nous pourrissait toutes nos réunions de famille par des grandes esclandres et des grandes vérités sur chacun de nous. Mếme pour Noel nous ne l'invitions plus... Lors de l'une de ces fêtes, j'ai appris que dans ma vie, je n'arriverai a rien.
Etant petite,  être exhibée nue, devant les copains de mon père, avec une phrase "elle est belle ma fille hein?" , c 'est resté là...
Etant petite, du moins ado, être traitée de "vache a grosse mamelles" par mon père bourré qui conduisait un bateau avec ces copains, c'est resté là.

Etant petite, j'ai été confrontée a trop de choses, a trop de débauche, a trop de violence, a trop de coups.
Etant petite j'ai eu un lien étroit avec l'alcool.
Etant petite je l'ai trop subi pour le subir encore.

Alors même si mon homme, ou quelque autre personne n'est pas mon père, n'est pas la jeune fille imbibée qu'il ramène a la maison juste pour un soir et qui en profite pour m'envoyer valser a l'aide des poings si nécessaire,  ou même n'est pas mon grand père qui est mort de sa maladie, et bien, j'ai peur.

J'ai été trop souvent traitée de pute, salope, connasse, alors que j'avais 8 ans, pour subir ces insultes de nouveau.

Alors oui j'ai une intolérance a l'alcool, et surtout je suis terrifiée par les gens alcoolisés.
Je ne sais comment réagir, je ne sais pas prendre de recul, et je répond par l'agressivité.

Je ne peux faire autrement.
J'en suis désolée, parce que certaines personnes prennent mal mes réactions face a cette réalité.
Mais la vie est ainsi faite qu'il est des blessures qui ne se refermeront pas.
Ma prunelle ne sais toujours pas ce genre de chose.
Pourtant 12 ans d'amitié auraient pu délier ma langue.
Mais c 'était là, enfoui, prêt a resurgir, mais sans savoir ni quand, ni où.
Ca y est.
Je suis désolée, de n'avoir pas pu lâcher. je suis désolée de n'avoir pas pu écrire, dire, mimer, cracher cette peur.

Un premier pas viens d 'être franchi.
Il m'en reste encore beaucoup d 'autres!