mercredi 20 mars 2013

Lettre ouverte a vous, mes très très chers bourreaux.

Lettre ouverte à Vous, oui vous, qui êtes nés méprisants et méprisables, qui ne sont capables que d 'aimer leur propre personne, sans regarder autour d ' eux.
Lettre ouverte a vous, oui vous, qui ne pouvez vous sentir vivant qu' en tuant ces petites etincelles qui pourraient voir le jour dans nos yeux.

Je suis née fragile, et fragilisée. Et j'ai grandi dans ce même chemin fait de sentiments d 'abandons, successifs, et de cassures psychologiques.
Je suis restée fragile, mais forte, endurcie par votre contact, forcé, et contraint.
Je suis restée émotive, mais dure par tant d 'aspects de ma personne, formée par les cors qui ont poussés dans les recoins de ma conscience.
Je suis restée femme, sans toutefois être un sexe faible.


Lettre ouverte à vous, oui vous, ceux qui pensent inlassablement que la femme est un objet, de décoration au mieux et sexuel au pire, et qu'il s ' agit de se servir d 'elle comme d 'un mouchoir en la souillant par votre contact, et en la jetant ou en l' aseptisant sans se soucier de la fibre dont elle est constituée.
Lettre ouverte a vous, ceux qui ne m'ont pas épargnée, ceux qui m'ont jetée, insultée, utilisée, et bafouée.
Lettre ouverte a vous, hommes de ma vies, pères, frères, camarades, copains, petits amis ou grands amours.

Vous êtes là aujourd hui dans un tiroir bien fermé de ma mémoire, et vous surgissez de temps en temps, affrontant les serrures et les gardes fous,  sautant derrière mes prunelles fermées, et décalqués sur les négatifs de mes rétines. Juste le temps de me souvenir que je suis là, bien droite et bien vivante...
A toi qui, des la naissance a craché sur ce que j étais, a cassé dans l'oeuf les premisces de la personne que j' aurai pu etre, en la broyant sous des mots pejoratifs qui ne devraient jamais sortir de la bouche d 'un pere
A toi qui , juste après m' avoir donné mon premier baiser qui avait tout du baiser volé, s 'est jeté sur ma poitrine comme si elle n’était pas partie de moi, comme si le fait de me donner un baiser aurait été le tribu nécessaire pour accéder a ce paradis charnel. Les deux mains transformées en crochets assoiffés, tu te dirigeais sur moi, le regard rouge d' une envie primaire, qui, plus que les mains dirigées vers ma poitrine, reflétaient la véritable nature de la relation que tu désirais, toi homme, méprisant.
A toi, premier amour, qui aura été te frotter a des poitrines halées, sous l'odeur du rhum dominicain, en profitant de mon innocence, et de ma confiance. A toi qui sera revenu de la bas, sans un mot, sans un regard, mais toujours aussi avide de tromperie.
A toi , premier mari, premier mensonge, ultime mensonge, qui aura eu tant d 'autres femmes, d 'autres domicilies,  d 'autres vies, face a mes yeux aveugles et amoureux. A toi, ordure, qui aura eu l' audace de croire que sans toi je n'existais pas. A toi, miséreux, qui aura sali mon nom, ma mémoire, mon sang, et mon corps.

A vous tous qui, un jour auront fait du mal a une femme.
Et a tous ceux qui, sous couvert de la jeunesse, ou du "pas important", vous permettez de salir une histoire qui aurait du être belle, qui crachez sur celles qui vous ouvrent les bras.

Pleurez, misérables,
Car celles la ont une force que vous n'aurez jamais.
Celle de ne pas avoir a crier vengeance pour exister, et celle d 'avoir survécu a l'horreur psychologique et physique.

A vous tous, qui un jour ont porté atteinte a mon intégrité physique, morale, sexuelle, et même sociable.
Merci.

Parce qu' aujourd hui je crois pouvoir m'enorgueillir d 'être celle que je suis.
Et que même si ce n'est pas grâce a vous, c' est a cause de vous.
Car la force qui s 'est libérée dans l'instinct de survie qui m'a étreint a votre contact et a votre souillure a construit celle que je suis.
Car le moral qui s 'est forgé a l’éternelle rengaine de l inutilité de ma personne m a permis de savoir aujourd hui ce que je vaux.

Et ce que je vaux, mes très tres chers bourreaux, est si loin de votre entendement que vous resterez toujours, tels des rats dans une cage, condamnés a tourner en rond, et a répéter vos mesquines petites habitudes.

Je suis ce que je suis.
Je ne suis pas top model, je ne suis pas débridée, je ne suis pas non plus une artiste, et encore moins un génie.  Je ne suis pas une maman parfaite, ni une amie irremplacable, et encore moins une femme modèle.
Mais j' ai ce que vous n'aurez jamais.
La conscience du malheur, et du coup la réalité du bonheur dans mes mains.


A vous méprisables et méprisants.
C 'est a mon tour, dans cette lettre de vous mépriser...




5 commentaires:

  1. Les femmes aussi sont capables de tout ce que tu reproches aux hommes! Je crois qu'il ne faut pas l'oublier...

    Quant au malheur, je l'ai connu aussi, et je persiste à penser que je m'en serais bien passé et que je serais mille fois plus forte si je n'avais pas été aussi cassée.
    Et jamais je ne remercierai un seul de mes agresseurs ni ne leur pardonnerai ce qu'ils m'ont fait. (après, les hommes qui m'ont fait du mal, lors de relations amoureuses, je ne leur en veux pas, je les ai peut-être fait souffrir aussi, tout n'est pas blanc ou noir)

    Enfin, chacun son ressenti des choses! :-)

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    1. Salut la mite.
      Je n' ai jamais dit que ce texte s 'adressait QUE aux hommes. j' ai dit aux gens meprisants et meprisables.

      Par rapport a ton ressenti il est tien.

      Moi aussi je m'en serrai passé, mais le fait est que je ne m'en suis pas passé, et que le fait de m'atteindre psychologiquement et physiquement, et le fait que je porte encore ds stigmate sur ma peau ne les ont pas arretés.
      Alors plutot que de regarder mon nombril et le combien ils m'ton cassée, je prefere lever la tete.
      Parce que je n' ai jamais ete aussi forte que le jour ou mon mari de l'epoque a ete incarcéré, que le jour ou j'ai appris qu'il avait une autre maison, une autre femme, rt une autre vie et qu'il m'a légué une mst.
      Alors juste cette lettre pour dire que ce qui ne m'a pas tué m' a rendue plus forte.
      Apres...
      tu n'es pas obligée d 'aimer.

      Cet article n' etait pas "donneur de lecons", loin de la... cet article est ecrit pour MES bourreaux.
      donc, non ce n'est pas une generalité.

      bises

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    2. salut pom' j'ai piqué et partager ton texte ! j'ai adoré je pense que beaucoup se sentiront concerné plus ou moins! bonne continuation!

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  2. Oui, je pense que cet article est très très personnel et qu'il ne se présente pas comme une "leçon", comme quelque chose d'universel... C'est très fort, ceci dit, et très marquant. Est-ce que je peux dire que "j'aime" ou que "j'aime pas" ? Je n'ai pas à dire ça, la seule chose à faire c'est de te dire Bravo.
    Bises Pomme!

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  3. Salut bichette...
    Mon bourreau, j'ai fini par lui pardonner! Mais... Jamais plus je ne pourrais avoir confiance, c'est bien dommage! Sans lui, je n'aurais jamais été celle que je suis, c'est certain! Mon caractère fort ne l'était pas "avant". Aujourd'hui, à cet instant même son bébé est entre la vie et la mort... Et je pleur ce petit être si fragile. D'avoir un père comme lui... Oui, c'est méchant, mais j'ai eu beau lui pardonner tous ses actes monstrueux, je le méprise quand même, je le plaint même!
    Pensée décousue, excuse moi de pourrir tes coms... Mais ton texte me fait pensé à "lui".
    Tu m'a touchée mon pépin.
    Douce nuit!

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