Bon, j' avoue je suis pas une experte en la matiere.
J' ai pas eu d' amie pendant les premieres 17 premieres annees de ma vie.
Et un jour, paff, comme ca, coup de foudre amical sur les bancs de la FAC de droit... Ma prunelle etait entree dans ma vie.
Et puis, petit a petit, c 'était comme si je m' ouvrais au monde extérieur, comme si un coté asocial de ma personne se délitait.
Ou, comme je l' ai compris il y a peu, comme si le décalage surement dû a une " précocité" s 'estompait, et que je rentrais enfin dans la case "normale".
Bref, tout ca pour dire, que je ne suis pas experte dans l' amitié.
Aujourd'hui je compte mes amies sur les doigts d 'une main.
Point.
Final.
Ce soir j' ai envie d 'écrire parce que franchement, l' amitié c 'est une sale p**e.
Pour moi du moins, et par moment.
Alors attention hein, je ne regrette pas mes amies, je les aime. Vraiment.
Je les aime.
Avec un grand A.
Parce que je suis comme ça.
Je donne tout.
Mon cœur, mes muscles, mon air, mon oxygène, ma liberté si il le fallait.
Je suis comme ca.
Je suis entiere. Et quand je donne mon amitié. Je pourrai aller jusqu' a la lune si on me de demandait.C 'est à la vie, à la mort. Pour moi.
Mais ce soir je me dit que l' amitié, c 'est une belle saloperie par moment, parce qu' elle te fait culpabiliser, de pas savoir quoi dire, quoi faire.
Je sais toujours pas, malgré mes efforts, comment me positionner par rapport a certaines choses.
Je suis l' amie qui s 'inquiète pour les parents de ses amies par exemple. Mais qui ose pas le dire parce que c 'est pas trop mes oignons non plus si on m' en parle pas.
Je suis l' amie qui a 21 h, a une crise d 'angoisse sur le fait que peut être le mot qu' elle a utilisé a 8 h le matin était pas le bon, et qu' elle a peur d 'avoir blessée l' autre. Je n' ai pas ce genre de réaction en ce qui concerne mes relations avec mon mari. C 'est quoi mon problème?
Je suis l' amie qui pense pas mériter ce genre d' amitié.
Parce que, honnêtement, j' ai fait quelque chose pour le mériter ça? L' amour amical? je suis quelqu' un de banal, dans un corps banal, avec un coeur banal, et une vie banale.
Mais je suis l' amie qui ne le leur dira jamais. Parce que c 'est trop de pression tout ca.
Mais ce que je comprend, avec le temps, c 'est qu' en fait, dans toute relation humaine, il y a, comme chez les animaux, un dominant et un dominé.
Je suis définitivement une dominée.
Je subi mes relations aux autres, amies, ou pas. Peut importe. Je m' expose SANS ARRÊT et j' ecoute SANS ARRÊT le jugement de l' autre, espérant surement, inconsciemment, y trouver de l' approbation, du sentiment positif.
Je suis dans l' extrême. Je suis exclusive. Quand je donne je donne tout. quand je donne la confiance ou l' amour je donne toute ma confiance, tout mon amour.
ET je me transforme alors en une personne si vulnérable.
Si vulnérable.
C 'est tellement facile après... d 'abuser de ma vulnérabilité, de mon amour, de ma confiance.
J avais une amie. Le Mimosa.
Mon dieu, je l' aimais.
De tout mon cœur. Un pilier de ma vie.
J' etais la marraine de son fils.
Une fierté, si vous saviez.
Un jour, une histoire que j' ai racontée a été mal interprétée, déformée, et amplifiez par l' homme quelle venait de rencontrer, elle m'a coûté mon amitié .
Je n' ai pas eu le droit de m' expliquer. Je n' ai pas eu le bénéfice du doute. J' ai juste été... éjectée... proprement et simplement.
Mon dieu, qu' est ce que j' ai pleuré.
Mais je n' ai pas lutté.
Je suis une dominée.
Je subi.
Je ne dis rien.
Parce que là, au fond, j' ai le sentiment de ne pas mériter.
Aujourd’hui je fête mes 35 ans.
J ai eu mes amies au telephone. Je suis comblee.
Et je rumine depuis quelques jours, parce que, je me rend compte maintenant, du haut de mes 35 bougies que je suis fatiguee d etre aussi vulnerable dans mes sentiments, dans ma confiance en moi, dans ma confiance aux autres.
Je suis tellement exclusive, que si un grain de sel vient s 'interposer, je me sens comme au bord d 'une falaise sans fond. Je me sens comme sur le point de perdre tout comme j' ai perdu mon mimosa.
Je ne me sens pas le droit d avoir la tete haute.
Parce que l' amitié, cette p**e, je la subi, comme si d 'avoir des amies, c était une faveur que me faisait la vie. Comme si elles me faisaient une faveur en me faisant exister dans la leur.
C 'est con quand meme... parce que elles ont choisi cette amitié autant que moi. Sinon ca n' aurait ete que des connaissances, ce n' aurait pas matché a ce point. Elles ne seraient pas capables de finir mes phrases comme elles le font.
Du haut de mes 35 bougies, je me trouve pathétique. De ne pas croire etre une assez bonne personne pour pouvoir meriter les amies qui me font le bonheur d etre dans ma vie.
Je me trouve pathetique de ne pas avoir le courage de leur dire que j' ai peur de les perdre.
Je me trouve pathetique de ne pas savoir me positionner, de ne pas reussir a leur dire que tout venant d 'elles est d une importance si capitale...
Je me trouve pathetique...
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