Elle
ouvrit
les
yeux,
lentement,
en
expirant
l'air
qui
avait
empli
ses poumons.
Elle
le
vit,
il
était
encore
là,
la
tête
relevée
en
proie
à
une
curiosité
animale,
guettant
un
danger
potentiel.
Rien
ne
vînt
et
il
se
baissa
de
nouveau
pour
paître
paisiblement.
Soulagée,
elle
sortit
prudemment
son
arc
du
sac
qu'elle
avait
fini
de
fabriquer
la
veille,
très
pratique
avec
un
compartiment
pour
l'arc,
un
autre
pour
les
flèches.
Kaïlin
était
experte
dans
l'art
de
la
chasse.
Elle
savait
se
déplacer
sans
faire
de
bruit,
elle
savait
sentir,
voir,
toucher,
sans
être
connue
ni
reconnue
de
ses
proies.
Kaïlin
était
une
chasseuse
redoutable.
Elle
ne
savait
pas
depuis
combien
de
temps
elle
vivait
dans
cette
forêt
ni
comment
elle
avait
appris
à
chasser.
Elle
ignorait
comment
cet
arc
avait
atterri
dans
ses
mains
et
encore
moins
comment
elle
avait
su l'utiliser.
C
'était
ainsi,
voilà
tout.
Kaïlin
ne
s'était
jamais
vraiment
posé
de
questions
concernant
ses
apprentissages,
du
moment
qu'ils
lui
étaient
utiles.
Du
plus
loin
qu'elle
se
souvienne,
elle
vivait
ainsi
:
se
nourrissant
de
ce
que
la
nature
voulait
bien
lui
offrir.
La
forêt
avait
été
clémente
jusqu'à
aujourd’hui,
elle
n'avait
jamais
manqué
de
rien.
Elle
repris
une
inspiration,
tendit
le
bras
gauche
devant
elle,
en
tirant
son
arc
de
la
main
droite.
Elle
bloqua
sa
cage
thoracique,
puis
lâcha
la
corde.
La
flèche
brisa
le
silence
qui
les
entourait,
elle
et
sa
proie.
Elle
alla
se
nicher
dans
le
tronc
situé
juste
au
dessus
de
l'emplacement
où
se
trouvait,
il
y
a
encore
quelques
secondes,
son
repas
quotidien.
Kaïlin
avait
manqué
sa
proie.
Pourquoi
?
Elle
souffla,
les
sourcils
froncés,
en
se
dirigeant
d'un
pas
coléreux
vers
l'arbre
portant
les
stigmates
de
son
échec.
Que
lui
arrivait-il
?
Pourquoi
n'arrivait-elle
pas
à
chasser
?
Pourquoi
le
gibier
avait-il
cette
appréhension
?
Ne
se
déplaçait
-elle
plus
d'un
pas
aussi
aérien
qu'avant
?
Depuis
deux
jours,
Kaïlin
manquait
systématiquement
ses proies.
A
croire
qu'une
force
inconnue
d'elle
leur
soufflait
à
l'oreille
de
se
sauver
au
moment
où
elle
lâchait
sa
flèche.
Kaïlin
prit
conscience
qu'elle
n'avait
pas
eu
le
bon
goût
de
la
viande
grillée
sur
la
langue
depuis
trop
longtemps
.
Elle
se
nourrissait
des
restes
de
viande
séchée
qu'elle
avait
gardé,
et
son
stock
s'épuisait.
Il
fallait
trouver
pitance
rapidement,
sinon
elle
n'irait
pas
bien
loin
avec
ses
maigres
réserves...
Kaïlin
était une
jeune
femme,
élancée,
musclée
par ses
heures
quotidiennes
de marche,
elle
arborait
sous ses
cheveux
bruns aux
reflets
auburn, un
joli minois
d'enfant,
avec de
grands yeux
clairs
armés de
cils si
longs
qu'ils la
gênaient
souvent
lors de
la chasse,
lui
chatouillant
le bout
du doigt
bandant la
corde de
l'arc. Ses
cheveux,
tannés par
le soleil,
emmêlés
par le
vent, la
saleté, et
le manque
d'entretien,
avaient
formé
d'épais
amas ne
pouvant
être
défaits
par autre
chose
qu'une
simple et
franche
coupe.
Kaïlin n'y
voyait pas
d’inconvénient
majeur :
les cheveux
ainsi
regroupés
ne lui
tombaient
plus dans
les yeux.
Une
fois
avoir
décroché
la
flèche
et
demandé
pardon
à
l'esprit
de
la
forêt
pour
avoir
abîmé
son
écorce,
Kaïlin,
irritée,
retourna
sur
ses pas,
vers
son
refuge.
Après
quelques
minutes
de
marche
vive
reflétant
son
agacement,
elle
pénétra
dans
une
clairière
lumineuse.
Elle
entra
sur
son
territoire,
sur
cette
terre,
qui
avait
le
pouvoir
de
l'apaiser,
qui
lui
insufflait,
à
chaque
retour
de
chasse,
une
énergie
nouvelle,
un
bien
être
quasi
instantané.
Cette
clairière
dont
elle
connaissait
l'emplacement
par
cœur
où
qu'elle
se
trouve,
Kaïlin
avait
l'
impression
qu'elle
était
sortie
de
ses
tripes.
A
ce moment
précis,
alors que
la jeune
femme
posait le
pied sur
cette herbe
tant aimée,
la tension
s'évapora
et elle
oublia sa
colère et
sa faim.
Elle oublia
l'échec,
elle oublia
le mauvais.
Elle
s'approcha
d'un
grand
chêne
dont
les
racines
sortaient
tout
autour
du
tronc,
formant
des
vaguelettes
sur
la
surface
du
sol.
Kaïlin,
toujours
l'arc
dans
la
main,
le
rangea
dans
son
petit
sac
qu'elle
portait
dans
le
dos
et
tendit
la
main
devant
elle.
Comme
s'
ils ne
formaient
plus
qu'un,
les
racines
se
murent,
les
vaguelettes
se
plièrent
et
se
déplièrent,
s
'étirèrent,
et
s'ouvrirent
jusqu'à
ce
qu'une
ouverture,
juste
de
sa
taille
se
forme.
Cette
porte
ouverte
juste
par
une
invocation
de
la
main
n'avait
rien
d'effrayant
.
Un
halo
bleuté
émanait
du
passage,
comme
si
une
bougie
brûlait
là,
en
attendant
qu'elle
revienne.
Kaïlin,
nullement
surprise,
rentra
dans
sa
demeure.
Aussitôt
passée,
un
mouvement
contraire
s’amorça
au
niveau
des
racines
du
grand
chêne.
Puis
tout
redevint normal
dans
la
forêt.
La
vie,
le
bruit,
le
vent,
reprirent
leur
course
folle.
c'est joliment écrit, l'histoire me plaît beaucoup pour un début :)
RépondreSupprimerje ne suis pas une critique d'art ou quoi donc mon opinion est vraiment celle d'une personne lambda, une simple lectrice
Sympa ce début...
RépondreSupprimerbravo ma pomminette ;)
RépondreSupprimerMoi j'adore et j'attends la suite !!
RépondreSupprimerc'est vraiment sympa car onrentre vite dans le sujet .. mais on veut la suite maintenant .....
RépondreSupprimerHey Bichette, (ma première lecture depuis mon retour à la civilisation lol) C'est vraiment extra! Ton héroïne laisse à penser à une guerrière princesse des Elfes croisée avec une amazone! J'aime beaucoup de le côté surnaturel du truc, ça me fait penser à certains jeux de rôles!
RépondreSupprimerC'est super bien écrit dis donc, j'savais pas que tu avais l'imagination si souple et délicate! Bravo <3 et après????
Gros bécos ma belle
@merepasparfaite: merci de me donner ton avis!
RépondreSupprimer@kimie: merci!
@chanone: <3
@cecile: merci!!!!!!!
@goguey: bein tu vas attendre ma puce!
@yaya: bein ecoute je savais pas moi meme!!!!!