12 jours...
Il a fallu 12 jours, beaucoup de larmes, d 'incompréhensions, de colères sourdes, de désespoir.
Il a fallu 12 jours d 'espoirs, de promesses d' un lendemain, de sourires gâchés par l' angoisse.
Pour que tu sois là.
Je n' ai pas dormi cette nuit.
Je n' ai pas pu m' empêcher de faire le parallèle, au petit matin, avec les premières nuits à la maternité avec Pablo et Nina.
L' oreille tendue vers la prochaine respiration, l' œil hagard qui cherche dans la pénombre a voir si tu es endormi ou pas. Mon sursaut a chacun de tes mouvements, et l' impossibilité de se rendormir... parce que ce moment je l' avais imaginé des millions de fois.
Nous avons essuyé les plâtres, une particularité de ton dossier demandant des papiers originaux, une erreur de l' écriture de ton nom, bref, tout une pelote de laine administrative pleine de nœuds, nous a contraints à subir notre voyage a Hanoï plutôt que de le vivre.
Jusqu' a maintenant.
Nous étions arrivés avec des projets, aller a la baie d 'halong tous les 5, le spectacles des marionnettes sur l' eau, le parc "des sportifs" tous les 5. Bref, vivre notre aventure tous les 5.
Et... il a bien fallu se résigner... c 'est ce qui a été le plus dur je pense.
C 'est que chaque repas, chaque pas, chaque matin, nous étions censés les vivre avec toi, et.... et tu n' étais pas la. J' avais la sensation que mon cœur noircissait de jour en jour, une vague d 'amertume envahissant chacune de mes pensées.
Aujourd’hui, tu es là, a coté de moi, occupé a coller des gommettes d 'animaux avec ta soeur. Tu met les singes en l' air, et les oiseaux par terre, je m' en fiche. Tu es là.
Aujourdhui, je n' ai pas dormi de la nuit, trop occupée à te respirer, à te regarder; mais tu es là, nous regardant avec ton petit air étonné quand ta soeur et moi chantons une souris verte. Tu es là.
Aujourdhui, nous allons rester a la guest house. Ton papa et ton frère sont partis faire 2 courses, et a la pharmacie car je me suis fait mal a la cheville, et nous allons rester là... un peu, profitant de cette première journée à la maternité de l' adoption.
Ma cheville dégonflera, au même rythme que mon cœur gonflera lui, de cette sensation qui ne me quitte pas depuis hier soir. Tu es là mon fils.
Depuis hier soir j' énumère, silencieusement , les premières fois, avec nous, et je m' extasie comme si elles étaient les toutes premières fois tout court.
Parce que ... tu es là. Et que c 'est maintenant que l' aventure commence.
Le Premier jour du reste de notre vie!
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